Deux Brecht pour le prix de deux
Hasard du calendrier, diraient les journalistes sportifs, deux pièces de Brecht étaient jouées cette semaine à Fribourg. La Mère Courage, hier soir, par le Théâtre des Osses et La Mère (tout court), par l'école de théâtre de la Manufacture, samedi dernier. Comme j'ai eu relativement de peine avec le message marxiste de cette dernière, malgré le talent de la troupe et un brio incontestable de la mise en scène, je ne commenterai pas cette dernière. Par contre précipitez vous aux Osses pour Mère Courage !
Une mère et ses enfants suit les armées sur les champs de bataille de la guerre de 30 ans. Ils profitent de la guerre, mais celle-ci aura sa revanche... Ainsi pourrait-on résumer cette pièce, qui est une réflexion de 3 heures, mais qu'on ne voit pas passer au théâtre des Osses, sur un thème maintes fois rabattu mais toujours aussi prenant : les ravages et malheurs de la guerre, représentées déjà ên partie sur le rideau par un tableau de Breughel - que j'ai pris pour du Bosch pendant toute la pièce - Le triomphe de la mort.
Au cours de la pièce, on ne peut s'empêcher de faire des liens avec l'actualité, - alors que ni le programme ni les acteurs à la fin de la pièce ne l'ont fait - et à se mettre dans la peau de parents qui perdent leurs enfants à la guerre, envoyés par leurs rois pour des causes alibis qu'on leur fait miroiter, la religion à l'époque, la démocratie aujourd'hui.