Que ce soit clair d’entrée, cela simplifiera les débats qui sinon risquent d’être aussi brumeux qu’un paysage broyard : je n’ai lu aucun, mais alors aucun des divers tomes d’Harry Potter. Je n’ai encore moins vu les divers épisodes cinématographiques de la série homonyme (tiens c’est marrant, pourquoi dit-on « tomes » pour des bouquins et « épisodes » pour des films ? C’est une bonne question, qui pourrait d’ailleurs faire l’objet d’un prochain billet, à moins que Raph l’ait déjà fait, je suis pas sûr. A moins que pour nous parler des tomes, il faudrait une femme, une égérie même – ça faisait quelques ligne que j'essayais de la placer, celle-là!). Donc, au niveau Harry Potter littéraire ou cinématographique, j’y connais presque aussi peu que Micheline Calmy-Rey en matière de collégialité, c’est dire. C’est tout juste si je sais – ben oui, mais aussi je lis le Matin en cachette – que la sortie de chaque nouvel opus - terme très utile car pouvant s’utiliser de manière indifférente en parlant du livre ou du film - déchaîne les passions, créant des files d’attente pleines de jeunes boutonneux devant les librairies ou les salles obscures. C’est ce qu’on appelle dans le jargon de la littérature (comme dirait Pierre-Alain Dupuis) un phénomène d’édition que d’aucuns n’hésitent pas à comparer à la Bible, même si franchement le Coran fait un bon score lui aussi, tandis que le dernier Raël a de la peine à décoller au niveau des ventes.
Bref, ce matin, voilà-t-y pas qu’un œil rapidement jeté dans le train sur les jumeaux gratuits de la presse romande me signale qu’un de mes écrivains préférés, John Irving, et une autre pointure de l’écriture américaine, Stephen King, ont fait savoir à la moman d’Harry Potter (je sais plus son nom mais je vais aller voir sur Google : J.K. Rowling, c’est bête, je le savais… C’est pas comme ça que je vais gagner à Questions pour un Champion) qu’ils espéraient que celle-ci ne ferait pas mourir son héros à la fin du 7ème et dernier tome de la série harrypotienne. Car tout le petit monde de l’harrypotiologie est en ébullition, depuis que J.H. Bowling a annoncé pour faire monter la sauce que deux personnages allaient mourir dans l'ultime ouvrage. Et comme elle a claironné ça sur tous les toits et sur l'air des lampions, si elle fait mourir le valet de chambre que personne ne connaît ou le sbire du méchant vilain, elle aura l’air malin, la G.Z. Wyoming. Plus personne ne la prendra au sérieux et elle sera condamnée à écrire un blog que personne ne lira. C’est moche.
Donc, il faut que Harry, même si c’est un ami qui vous veut du bien, meurt à la fin de ce 7ème bouquin. Et si possible une mort bien dégueulasse, sur plusieurs pages, avec du sang, des entrailles qui giclent et tutti quanti. Un truc bien gore qui fasse peur aux enfants. Car sinon, ces cons vont encore croire que tous les livres finissent bien, que toutes les histoires sont comme celles qu’on raconte à Hollywood. Après on croit n’importe quoi : regardez W. Bush qui croit toujours que la situation va s’améliorer en Irak… En faisant mourir son héros à la fin de la saga, Z.J. Tensing instillerait le doute dans l’esprit des lecteurs, doute qui rendrait magique la lecture de tous les autres ouvrages qu’ils entameront par la suite. Ce que
Le Professionnel a fait pour le cinéma français, Harry Potter doit le faire pour la littérature du 3ème millénaire.
Crève, Harry, crève.