Friday, March 31, 2006

Petit poisson

Chaque année il revient, plus fort que jamais. Il y a quelques années encore, on avait le plaisir de ne pas trop y penser, et on se faisait avoir comme des bleus. Je me souviens du Nouvelliste qui avait annoncé que Canal Plus serait gratuit pendant un an en Valais et y avoir, pour un instant seulement, cru... Mais des nos jours, Le Matin, sans doute pour éviter que ses lecteurs à l'hydrocéphale réduit ne tombent dans le panneau et paniqués, appellent la rédaction ou déclenchent une émeute, indique sur ces manchettes "Découvrez nos poissons d'avril !". Je ne sais pas s'il le fera encore cette année. A voir. En attendant, j'ai décidé de vous proposer d'ores et déjà une série de poissons d'avril que vous découvrirez peut-être dans vos quotidiens favoris dès demain :

L'UDC annonce qu'il s'est rendu compte, après une nouvelle analyse, que finalement, au bout du compte, la Suisse devait adhérer à l'Europe. Jean Fattebert annonce, en pleine page du Matin "Si j'aurais su, j'aurais voté oui depuis longtemps".

Christian Constantin décide de construire son nouveau stade pour l'Olympique des Alpes sur la place de la Planta de Sion. Le Nouvelliste reprend sa déclaration "C'est pas parce qu'on change d'avis qu'on est forcément un imbécile, debout ou pas".

Consécration pour Chouchou : Gad Elmaleh est nommé chevalier de l'Ordre National des Arts et des Lettres.

Josef Zysiadis dépose ses papiers à Paris pour s'opposer énergiquement à la promulgation du CPE en France. Il pose en première page du Paris Match, côte à côte avec Olivier Besancenot, tout heureux d'avoir retrouvé un Josef.

Nouvelle proposition de H.R. Merz : une tombola pour vendre les actions Swisscom. Jean-Marc Richard est déjà sur les rangs pour faire de la pub... Grattez, grattez !

Christian Levrat n'a rien à dire sur un sujet. Interview de 3 pages du principal intéressé.

Oskar F. reçoit enfin la consécration littéraire ultime : le Prix Concourt pour la justesse de ses propos et la finesse de ses allégories. A ceux qui douteraient encore de la qualité de la plume du trublion valaisan, le jury unanime renvoie directement au site internet de l'intéressé.

Attnetion, il y a un piège, puisque parmi ces poissons d'Avril ce cache un faux poisson ! Je vous avouerais que j'ai dû vérifier la date à la lecture de cette nouvelle.

Mise à jour I (03.04.2006) : euh... la honte, je me suis fait avoir par le poisson de la Liberté, qui était pourtant aussi gros qu'Alain Morisod... Bon, à ma décharge, je l'ai lu dimanche soir, la tête ailleurs, et mort de rire d'apprendre que ledit chanteur avait massacré sa chambre d'hôtel un soir de répétition à Guin !

Thursday, March 30, 2006

La Bête


Faut-il accepter les contraintes de son mécène ? Même si celles-ci sont contraires à tout goût artistique, à tout ce que l’on croit ? En gros, devrais-je accepter une publicité pour le dernier disque de 50 Cents sur mon blog ? C’est une des nombreuses questions qu’a posé la Bête de David Hirson, que j’ai eu beaucoup de plaisir à voir hier soir au théâtre Nuithonie de Fribourg. Jusqu’où doit-on aller dans ce refus ? Faut-il sacrifier l’ensemble de sa troupe par exemple ?

Pour illustrer ce dilemme cornélien mais moliéresque dans le cas présent, Hirson, auteur US contemporain, nous plonge dans la troupe d’Elomire (je vous laisserai trouver l’anagramme tout seul, non mais, c’est vrai, on va pas tout vous mâcher comme dans le programme… C’est à se demander pourquoi il a choisi un anagramme d’ailleurs… Pardonnez cette disgression) , dans laquelle le Duc de Conti aimerait faire jouer un de ses protégés, Valère. Un protégé beau parleur mais complètement sot, vide et superficiel. Interprété dans ce cas par un acteur désopilant, qui se déchaîne pendant l’ensemble de la représentation. Il nous fait par moment aimer la Bête, la trouver presque sympathique, à se demander si finalement Elomire n’a pas tort. Et pourtant, au fond de nous, on pense qu’il a raison, qu’aujourd’hui règne dans la « culture » bien trop souvent la facilité, la façade, l’artifice. Mais même si on trouve cela parfois séduisant, si on regarde la lucarne, attiré par le strass et les paillettes. On l’aime bien parfois, cette Bête. D’ailleurs, me disais-je en rentrant du spectacle, ce qui pour moi n’est pas forcément considéré comme étant la Bête l’est sans doute pour quelqu’un d’autre.

Bref, un conseil, allez voir cette troupe qui fait un travail d’acteurs absolument excellent, notamment lorsque toute l’équipe interprète la « pièce » de Valère. C’est un régal de pantomime. Seul bémol, une entrée en matière peut-être un peu trop longue ; le metteur en scène aurait pu à mon sens couper un peu dans le texte. Mais l’ensemble tient vraiment la route. Dommage qu’il y soit d’ailleurs plus que pour une représentation (le 6 avril à Yverdon) en Suisse.

Deux extraits : le premier, tiré du monologue de 30 minutes de Valère; c'est un passage extraordinaire (même comme je l'ai dit, on aurait pu couper 20 % de ce passage, qui devient trop long à la fin) où Valère fait semblant de vouloir se déprécier, au cours duquel maintes fois il fera mine de vouloir laisser parler les autres personnages présent sur scène, sans que ceux-ci ne puissent en placer une :

Babiller ainsi sans contrôle et sans arrêt,
Voilà bien de ces vices qui nous tyrannisent.
Pour moi, je fais des phrases toujours très concises,
Je me tiens au sujet presque sans erratum.
Mais quand je balbutie hélas! C’est mon pensum,
Ça provoque chez moi comme une logorrhée
Et rien n’arrête alors ma verbale diarrhée.
De moi le plus souvent, j’entends dire en tous lieux,
Que je me rends coupable, l’air avantageux,
Au milieu des débats, de garder le silence.
C’est que je n’aime pas étaler ma science.
Même si je déçois par ma sévérité,
La plèbe qui m’écoute avec avidité.
Comme si voyez-vous la sagesse des âges,
Etait totalement écrite sur les pages,
Du glorieux écrin que forme mon esprit.
Cette légende ici mérite un contredit,
Car mes admirateurs flattent pour me complaire,
Ce qu’ils croient être un art et n’est que savoir-faire.
Car je sais bien que je ne suis qu’un troubadour,
Chez qui, peu de talents ont fait un court séjour.
Vous trouvez qu’avec trop d’excès je me critique ?
Las ! Dix mille autres m’ont dardé la même pique.
(Emerveillé)
“Vous trouvez qu’avec trop d’excès je me critique ?
Las ! Dix mille autres m’ont dardé la même pique.”
Oh mais c’est très bon ça ! Pourrait-on mieux trouver ?


Et voici la conclusion d'Elomire :

Maintenant qu’il est temps de reprendre la route,
Alors qu’étaient bien oubliés les jours sans pain,
Je m’interroge et soudain je redoute
D’avoir été bien trop sévère, voire hautain.
Mais en tout imbécile sommeille une bête,
On ne la voit pas bien, elle se dissimule,
Elle attend son triomphe et montre enfin sa tête.
Quand le monde entier se couvre de ridicule.
Il y a tout de même une joie bien réelle,
Alors et même que la joie est en danger,
À défier l’obscurité universelle,
Car c’est bien par nos choix que nous sommes jugés

Wednesday, March 29, 2006

C'est selon...


J'ai toujours adoré lire dans les journaux les récits des manifestations, avec une délectation particulière pour les différences, que j'ai de la peine à m'expliquer, entre les chiffres donnés par la police et ceux donnés par les organisateurs....

C'est une fois de plus le cas pour la manifestation d'hier contre le CPE. 1 million selon les forces de l'ordre (ce qui est déjà pas si mal, franchement, 1 million de gens qui préfèrent allez chanter gaiement dans la rue, armés de calicots ou déguisés en Liberté guidant le peuple, au lieu d'aller bosser ou étudier) contre 3 millions selon les gentils organisateurs (pour une opposition qui n'est soi-disant pas dirigée, y'avait d'ailleurs pas mal d'organisateurs, mais bon,...). Mais franchement, comment peut-on passer de 92'000 à 700'000 ? Comment peut-on expliquer qu'il n'y ait que 40'000 selon les organisateurs à Lyon, 3ème ville de France, contre 700'000 à Paris ? Allez, la prochaine fois, chacun prend un ticket de caisse, comme à la poste, au début du cortège, on défile tranquille un par un et le tour est joué. Bon, ça sera peut-être moins marrant et moins spectaculaire. Quoique une bonne grosse chenille à travers les rues de la capitale, ça peut valoir sa place dans le Guiness Book, non.

Petit détail croustillant, la plus grande disparité entre les deux chiffres se retrouvent, cela n'étonnera personne, à Marseille, pour ne pas faire mentir l'adage...

Mise à jour (30.03.06) : Lu dans la Liberté d'aujourd'hui : La liberté de licencier dans le cadre d'un CPE est donc loin d'être totale et elle n'est probablement pas beaucoup plus grande que celle qu'accorde la loi suisse à un employeur.

Tuesday, March 28, 2006

Au secours...

La presse s'est semble-t-il un peu calmée... Pourtant, en étant abonné au service de presse de la Conf', on reçoit tous les jours une piqûre de rappel :

Deux nouveaux cas d’oiseaux sauvages positifs à la grippe aviaire Berne - Le virus H5 a été diagnostiqué sur un fuligule morillon à Büsingen (SH) et sur un fuligule milouin [Ndlr : l'avantage, c'est qu'on apprend au moins de nouveaux mots...] sur le lac de Constance, entre l’île de Reichenau [et on refait sa géographie suisse] et le canton de Thurgovie [vu de Romandie, ça paraît tout de même hyper loin, mais attention, même grippé, un oiseau vole vite]– ce qui porte à 26 le nombre de cas [youpi, au moins un par canton et demi-canton, comme ça, pas de jaloux; c'est beau le fédéralisme tout de même] de grippe aviaire H5 diagnostiqués en Suisse sur des oiseaux sauvages. La grippe aviaire ne touche toujours pas les exploitations de volaille [Ah ben c'est gentil de la signaler ! Est-ce qu'il pourrait y avoir un journal, même de boulevard, même gratuit, qui pourrait mettre cela en titre ? Merci]. Office vétérinaire fédéral

Pourquoi se met-il à râler tout d'un coup, contre ces pauvre fonctionnaires (excusez l'oxymore) qui après tout, ne font que leur travail. Je râle tout d'abord parce que ça fait du bien, mais surtout par respect pour une catégorie de gens, qui en vivent des poulets et non pas des canards. C'est vrai, parce que les dindons de la farce, c'est bien les éleveurs de poulets et autres volatiles. Figurez vous que la semaine dernière, j'ai vu de mes propres yeux que les cantines desservies par le groupe SV - en l'occurence la cantine des CFF de Berne - ne servaient plus de poulet au menu... Vous avez dit psychose ?

Sunday, March 26, 2006

Coop



Cela faisait longtemps que j'avais remarqué cette excellente pub dans la rue. Comme je ne l'avais jamais vue dans un journal, je me suis dit que cela serait oeuvre de salubrité publique que de la mettre sur mon blog...

Friday, March 24, 2006

Fan de...

Un article élogieux est paru dans la Liberté du 21 mars 2006, au sujet de Micheline Calmy-Rey. Wowww, super, se dit-on (sauf si on est UDC pour qui la qualité première de la Suisse doit être d'être la plus discrète possible) la Suisse est reconnue, la Suisse vit, la Suisse existe (pardon, je m'emporte). En plus dans le Monde, franchement, c'est pas n'importe quelle fanzine.

Seulement avant d'avoir lu ce texte, j'étais tombé, sans trop me faire mal je vous rassure tout de suite, grâce à un blog - encore une fois, décidemment nous sommes une grande famille - sur un billet qui disait que le Monde avec appris que MCR triait sur le volet les invités de l'émission Infrarouge. Attends, me dis-je à moi même parce que j'étais tout seul, est-ce possible que le Monde ait si peu de matière qu'il décide de parler à deux reprises de la diplomatie helvétique ? Y'a quand même le CPE (cahier spécial), la grippe aviaire (augmentation du tirage de 10%), le choix entre Barthez et Coupet, et la Star Ac' n° 29... Alors renseignement pris, il s'agit du même article, mais qui n'a visiblement pas été lu par la même personne. Un exemple : la fan de MCR journaliste souligne que Le Monde estime que "la ministre des affaires étrangères de la Confédération helvétique a dépoussiéré la diplomatie de son pays". C'est vrai que le journal l'affirme (oui, oui, dans le résumé de l'article, c'est indiqué; je me demande si finalement elle ne s'est pas d'ailleurs uniquement basée là-dessus). Par contre il y a un nombre de piques notables qui sont totalement oubliées par notre obnubilée journaliste.

D'autres idées le seront moins. Comme le projet irréaliste de tenir le registre des victimes civiles irakiennes.

Il y eut "l'Initiative de Genève", plan de paix non officiel au Proche-Orient concocté par des personnalités israéliennes et palestiniennes, certes aujourd'hui moribond.


Et bien sûr tout le passage sur Infrarouge est passé sous silence (en plus cela aurait été un bon prétexte de critiquer l'émission) :

Son intransigeance remonte parfois à la surface. Récemment invitée à la télévision pour s'expliquer sur son geste de discrimination positive au sein de la diplomatie, elle a catégoriquement refusé d'avoir face à elle Elisabeth Badinter, puis son ancienne collègue Martine Brunschwig-Graf, deux femmes de caractère, sous prétexte que cela nuirait à la cause féministe. Il fallut trouver en catastrophe une remplaçante, moins éclatante, et moins dangereuse, disent les mauvaises langues...

La journaliste a dû se dire que cela n'intéressait pas le lecteur...

Finalement je commence gentiment à adhérer à la thèse des (MSM) MainStream Media défendue par de nombreux membres de la blogosphère...

Mais ne terminons sur une note pas trop négative. Il y a tout de même un truc qui m'a bien fait sourire : franchement, lorsque le Monde écrit que MCR revendique la paternité du projet, j'arrive pas à m'empêcher de dire qu'il y'a comme un blème...


Wednesday, March 22, 2006

(pas)lourdes sanctions

Les jeunes auront un motif de plus de descendre dans la rue ! En effet l'Assemblée française a accepté la nouvelle loi anti-piratage. Et les amendes sont ridicules pour celui qui téléchargent, et salées pour les fournisseurs de logiciels P2P, jugez-en plutôt :

Le texte, présenté par le ministre de la Culture, Renaud Donnedieu de Vabres, instaure, entre autres, une amende de 38 euros pour les internautes qui téléchargent illégalement, une contravention de 150 euros pour la mise à disposition d'une oeuvre, et une peine de 3 ans de prison et 300.000 euros d'amende pour celui qui commercialise un logiciel destiné au piratage.
Le ministre s'est félicité des "avancées considérables" constituées par "ce texte d'équilibre tourné vers l'avenir qui permet l'avènement d'un internet équitable".


Dans l'Express, on fustige l'attitude de majors qui n'ont pas su anticiper la révolution internet :
En s'attaquant à l'échange de fichiers, la France, aujourd'hui, se tire une balle dans le pied.
[Ed: Non ce n'est pas Pan qui a écrit l'article !] D'une part, parce qu'il sera difficile de distinguer, comme la loi le demande, les sociétés qui ont «sciemment» mis au point des solutions permettant de violer la propriété intellectuelle: autant essayer de condamner les fabricants de couteaux qui serviront à commettre un crime. D'autre part, et c'est plus grave pour l'avenir, l'Hexagone risque de se priver d'une partie du gâteau du Web 2.0, une nouvelle manière de construire des sites Internet axée sur l'échange entre les utilisateurs, déjà en plein développement à l'étranger. Au lieu de multiplier les carottes - telle l'offre de réductions aux internautes qui réussissent à en convaincre de nouveaux - les majors, affolées, ont préféré agiter le seul bâton. Un bâton d'ailleurs peu efficace pour le grand public: l'amende pour une copie illicite pourrait être inférieure au coût d'identification du contrevenant

Je trouve ce point de vue très intéressant. En ce qui me concerne, je trouve normal qu'on paie pour de la musique téléchargée, notamment pour soutenir les artistes qui vivent des droits d'auteur. Par contre la solution choisie en France me paraît d'ores et déjà vouée à l'échec.

Tuesday, March 21, 2006

Sékisa ?

Jolie petite découverte au détour du web, grâce au Brezel, d'un chanteur à (bon) texte au nom improbable (franchement, Bidibule...), avec une musique entraînante, et de bonnes inventions musicales... J'apprécie particulièrement l'Aile ou l'artiste, un peu de starac'-bashing très bien tourné. Dommage que ce soit la meilleure chanson et que celle-ci soit un peu courte. Les quatre chansons sont disponibles sur le site internet. Celui-ci vaut par ailleurs le détour, et mérite d'être observé dans tout ces recoins. En tout cas, c'est un nouveau moyen de promotion, hors de canaux habituels, quand on n'a pas la voix de Céline Dion, et qu'on est pas le fils de tartampion...

Bonne écoute !

Saturday, March 18, 2006

Swisscom, ton univers impitoya-able

Ca y'est c'est définitivement proposé par le Conseil Fédéral : l'Etat doit totalement abandonner sa participation chez Swisscom. L'affaire est loin d'être jouée, puisque le parlement suisse dispose d'une autre marge de manoeuvre que le parlement français - ça m'a fait rire d'entendre avant-hier à la radio un député UMP qui osait dire que le CPE avait été discuté à l'Assemblée - et que probablement le peuple sera appelé à trancher (ce qui nous renvoie à la définition mentionnée à la fin de ce billet). C'est pourquoi je me propose de lancer le débat.

Je penche pour le moment également pour une libéralisation, malgré le bénéfice intéressant que Swisscom dégage qui revient pour le moment à son actionnaire principal, c'est-à-dire la Conf'. Par contre, je me demande si le service universel sera assurément garanti par le biais d'une loi. Imaginons que l'entreprise soit rachetée par France Télécom, comment peut garantir ce service ? Si je penche pour la privitisation, c'est que je n'ai pas l'impression que ce soit le rôle de l'Etat d'être le détenteur de ce type d'entreprise, d'autant plus lorsqu'il y a une situation de pseudo-concurrence (bénéfique pour le moment) au niveau de télécommunication. En étant actionnaire, il est à la fois juge et partie. Il peut empêcher la compagnie de se développer de manière optimale (ce que Blocher a démontré de manière machiavélique en orchestrant une fuite sur le sujet).

Wednesday, March 15, 2006

Chinoiseries

On a pas mal parlé le mois dernier de la censure que Google faisait en Chine. Ce qui est intéressant est de voir comment cela fonctionne. En fait, le gouvernement chinois a présenté à l'entreprise une liste de mots interdits. Cela marche également pour les images (merci Sisyphe) que pour les mots : Ainsi, si vous tapez "chinese communist party brutally kills people" vous obtenez sur google.ch ceci. Mais si vous avez la chance de vivre dans un pays "après tout rigoureusement attaché à ses coutumes millénaires d'ordre et de discpline (P.D)", vous tomberez sur cela

Etonnant non ?

Monday, March 13, 2006

C'est vache la politique...

On a souvent tendance à estimer que la politique est une chose compliquée et trop complexe pour le commun des mortels. Les journalistes se font d'ailleurs un plaisir de nous l'expliquer, avec leur grille de lecture. Au détour d'un lien internet, j'ai trouvé les définitions ultimes des systèmes politiques. C'est la politique expliquée par les vaches. Je vous en livre quelques exemples, et rajoute le mien sur la Suisse au bout - il faut quand même une touche personelle sur un billet, non ? - si vous ne voulez pas lire tout le lien :

BUREAUCRACY: You have two cows. At first the government regulates what you can feed them and when you can milk them. Then it pays you not to milk them. Then it takes both, shoots one, milks the other and pours the milk down the drain. Then it requires you to fill out forms accounting for the missing cows.

CAPITALISM - DEMOCRAT: You have two cows. Your neighbor has none. You feel guilty for being successful. You vote people into office who tax your cows, forcing you to sell one to raise money to pay the tax. The people you voted for then take the tax money and buy a cow and give it to your neighbor. You feel righteous. Barbara Streisand sings for you.

CAPITALISM - REPUBLICAN: You have two cows. Your neighbor has none. So?

COMMUNISM: You have two cows. The government takes both cows. The government sells the milk in government stores. You can't afford the milk. You wither away.

DEMOCRACY - FLORIDA: You have a black cow and a brown cow. Everyone votes for the best looking one. Some of the people who like the brown one best vote for the black one. Some people vote for both. Some people vote for neither. Some people can't figure out how to vote at all. Finally, a bunch of guys from out-of-state tell you which is the best looking one.

FEMINISM -- You have two cows, you declare an amazonian state free of bull oppression and sit around waiting for the cows to hump each other.

NAZISM: You have two cows. You reengineer them so they are all blond, drink lots of beer, give excellent quality milk which they milk themselves, and run a hundred miles an hour. Unfortunately they also demand 13 weeks of vacation per year.

[note : quelqu'un comprend les 13 semaines ?]

THEOCRACY - IDEALIZED: You have two cows. You get all the milk. You love God, He loves you.
THEOCRACY - REALITY: You have two cows. The priest takes all your milk to offer it to God and drinks it.

UNITED NATIONISM: You have two cows. France vetoes you from milking them. The United States and Britain veto the cows from milking you. New Zealand abstains.

Il y en a même une pour la Suisse ! Mais elle ne me satisfait pas véritablement :

CAPITALISM - SWISS: You have 5000 cows, none of which belongs to you. You charge for storing them for others. If they give milk, you tell no one.

J'aujouterais donc pour ma part cela :

Démocratie Suisse : vous avez deux vaches. Avant de pouvoir faire quoi que ce soit avec ces vaches, vous entamez une consultation de tous les partenaires possibles : fermier, femme du fermier, voisins, consommateurs de lait, de viande, de fromages, CFF, vous faites une étude d'impact poussée et après dix ans, vous savez enfin ce que vous pouvez faire des vaches. Mais celles-ci déposent un referendum. Lorsque celui-ci est rejeté, une vache est morte et l'autre est folle...

Wednesday, March 08, 2006

Il faut sauver le soldat Décaillet

Visiblement l'enthousiasme, la culture et la réthorique ne font pas bon ménage avec la radio. C'est en tout cas ce qu'a l'air de penser la Radio Romande, qui songe sérieusement à éjecter Pascal Décaillet de Forums, la meilleure émission politique en Romandie. Trop lyrique (à la radio, c'est dommage de savoir parler) , s'intéressant à des sujets qui ne sont pas toujours prioritaires (dommage, on aurait pu faire 60 minutes de grippe aviaire tous les jours...) le producteur de cette émission sera-t-il mis sur la touche ? Aura-t-on droit à la place à un remake d'Infracourge (comme dirait la Soupe...), où à une Radio-public bis ?

Plusieurs personnes (Commentaires.ch, SwissRoll) ont déjà réagi sur le web, et pour le moment, 75 % des votants sont contre son éviction selon le sondage - qui vaut ce qu'il vaut - du site internet du Matin. C'est déjà ça...

Tuesday, March 07, 2006

Le dicton de saison

Quand le H5N1 n’est pas loin, lorsqu’il fait un froid de canard, protège-toi de la neige…

Sunday, March 05, 2006

Syriana


La semaine dernière, je suis allé voir Syriana. Film puissant, à l'histoire emberlificotée et par moment difficile à suivre, mais qui se délie magistralement sur la fin. On en ressort avec l'impression d'avoir reçu un coup de poing dans le ventre, et avec un sale goût dans la bouche, car les événements dramatiques qui se déroulent dans le film nous permettent de vivre finalement confortablement.

Pour résumer, l'histoire, qui se base sur le récit See no evil d'un ancien agent de la CIA, tourne autour d'une intrigue politico-économique au Moyen-Orient, où les Etats-Unis decident d'intervenir "discrètement" pour contrecarrer les stratégies energétiques chinoises. Le film représente clairement une dénonciation de la stratégie US au pays de l'Or noir. Une stratégie qui imbrique hommes politiques, juristes, agents secrets et magnats du pétrole. Les acteurs sont excellents, emmenés par un George Clooney déguisé en Jean Yanne, le rythme est rapide, on passe donc un très bon moment.

Politiquement, je me demande si l'histoire tient la route. Qu'il y ait de nombreuses implications entre monde politique et pétrolier, aucun doute. Par contre est-ce que les Etats-Unis auraient-ils vraiment la volonté d'éliminer un dirigeant progressiste d'un tel pays ? Et qu'ils arrivent à éliminer un dirigeant comme ils le font, avec une certaine facilité. Je ne sais pas... Il serait intéressant de lire le bouquin qui a servi de référence au film. Autre point qui m'a "dérangé", c'est le raccourci fait entre la mise au chômage du personnage pakistanais et son enrôlement dans le terrorisme... On a de nouveau en quelque sorte l'amalgame : ils sont terroristes parce qu'ils sont pauvres. Or ce n'est pas toujours le cas. Par contre il est sans doute assez juste de voir que les écoles coraniques attirent du monde parce qu'elles peuvent fournir toit et nourriture. Enfin, le film pose pas mal de questions. Costa-Gavras disait récemment à la radio romande qu'un film ne peut pas changer le monde, mais qu'il peut nous pousser dans l'atelier de l'historien. Syriana fait exactement cela.

Friday, March 03, 2006

Arte et les attentats

Je regrette de ne pas avoir vu les deux reportages d'ARTE sur le terrorisme. Le résumé qui en est fait sur le site, et le petit commentaire - dont je rejoins certaines conclusions mais qui fait une erreur sur la question des prisonniers de Guantanamo - glané sur un blog donne envie de le voir. Voici le résumé fait par ARTE :

Pendant plus d’un an, Dirk Laabs et son équipe ont sillonné le monde à la recherche d’indices et de témoignages, pour tenter de dépeindre de l’intérieur l’univers obscur du terrorisme islamiste. Leur enquête les a menés de l’Allemagne au Yémen, au Maroc, en Angleterre, en Italie, en France et aux Émirats Arabes Unis. Elle leur a permis de découvrir, entre autres, des vidéos de propagande encore jamais diffusées en Europe. En exclusivité, le documentaire montre les images et fait entendre un appel à la haine et à la violence lancé depuis une mosquée de Hambourg par l’imam Mohammed Fazazi. Ce dernier est considéré comme l’un des plus dangereux théoriciens de l’intégrisme musulman. Le documentaire révèle comment les kamikazes “hambourgeois” des attentats du 11-Septembre ont été influencés par Fazazi et par les discours que l’on pouvait entendre dans les mosquées en Allemagne. Par ailleurs, un terroriste repenti raconte comment il a été recruté par un groupe islamiste. Enfin, l’enquête est complétée par les analyses d’experts rencontrés aux États-Unis, en Égypte, en Arabie Saoudite et en Israël.

Cela démontre qu'une grande partie de la solution est entre les mains de nous autres européens.

Wednesday, March 01, 2006

Don't panic

La meilleure phrase entendue sur la grippe aviaire hier, elle nous vient de M. Tornare, le maire de Genève (ou doit-on dire Geneva maintenant, comme pour le Geneva Palexpo ?) : "Il n'y a pour le moment pas beaucoup d'animaux atteints, par contre il y a beaucoup de cerveaux atteints".